Volume 39, numéro 3
[ Mot de présentation ]
par Vincent Audette-Chapdelaine
vincentac@gmail.com
Bibliothécaire, directeur général de Espaces Tempset Marie D. Martel
mariedmartel@gmail.com
Conseillère en ressources documentaires, Ville de MontréalRédacteurs en chef
Transition et médiation
Depuis le dernier numéro, nous avons pris la barre d’Argus avec la conviction que nous allons contribuer avec vous à l’écriture d’une narration et d’une vision nouvelles pour les bibliothèques et les bibliothécaires en ces temps agités. Les questions se bousculent : la bibliothèque à venir, qu’elle soit physique et/ou numérique, constitue-t-elle un centre de culture communautaire durable? Un espace social d’expérience, de création, de recherche, de transaction d’idées, de rencontre et d’interaction pour les citoyens autour de l’univers documentaire? Un environnement participant à l’habilitation des gens face aux technologies numériques? Une sphère publique fondée sur l’ouverture, l’inclusion, l’humanisme et le pragmatisme? Voici autant de modèles possibles à explorer, car la bibliothèque est un concept bien plus grand que le lieu, plus diversifié et plus ramifié que le réseau des connexions qu’elle trace sur le Web.
Ces questionnements verront à s’inscrire dans une version renouvelée d’Argus, car il importe de proposer un contenu actuel et de qualité, en élargissant et en facilitant l’accès à l’information pour les professionnels, par l’entremise d’une revue qui soit disponible sur papier aussi bien qu’en ligne. Argus sera ainsi plus apte à conquérir un nouveau lectorat, notamment du côté des plus jeunes de la profession.
Suivant ce point de vue, nous avons pris l’initiative d’élaborer un plan d’action qui a été reçu favorablement par le conseil d’administration de la Corporation des bibliothécaires et qui pave la voie d’une refonte de la revue en phase avec les impératifs actuels de l’édition, les attentes du milieu et les exigences budgétaires. Cette refonte est envisagée à partir des quatre axes suivants : affirmer une ligne éditoriale plurielle, ouverte, collaborative; améliorer la présentation graphique et l’identité visuelle de la version papier; élargir la diffusion en procédant à la mise en ligne de la revue; réaliser la numérisation des archives d’Argus.
Afin d’installer cette présence physique et numérique de la revue avec son contenu actualisé, nous désirons solliciter davantage de contributeurs canadiens et internationaux, de même que des autorités issues de diverses disciplines. Nous allons également recruter et impliquer, de façon plus tangible, de nouveaux membres pour le comité de rédaction, qui constitue déjà une des forces de la revue. Ces changements visent à faire de cette revue une instance plus attentive aux mutations de la société de l’information vers la société des relations et à l’impact des différents domaines de la connaissance sur l’univers documentaire. Ces changements prendrons effet progressivement, et nous pouvons déjà mentionner que la refonte graphique d’Argus sera effective dès le prochain numéro, qui marquera également le 40e anniversaire de la revue.
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Nous sommes heureux de vous présenter dans ce numéro un dossier étoffé sur la médiation. Le thème est sur toutes les lèvres dans les milieux culturels. Dans notre contexte, la médiation est entendue comme une approche sociale du service en bibliothèque visant à favoriser des rencontres et des expériences entre les gens et les documents, ou simplement entre les gens, et qui engage la participation de tous. Elle se décline à travers une diversité de récits dans les murs, hors-les-murs, et sur le Web comme une conquête renouvelée.
Nous avons demandé à Xavier Galaup, qui explore cette thématique de longue date, d’introduire et de piloter ce dossier. Des médiateurs de différents horizons apportent leurs propositions originales touchant le métier : la médiation à vélo, la création littéraire, le numérique, les collections vivantes, les publics plus difficiles d’accès.
Autour de cette thématique de la rencontre, nous vous invitons à réagir (sur notre page Facebook, tiens !) au billet d’humeur de Luc Jodoin sur les réseaux sociaux. La porte s’ouvrira aussi sur la nouvelle Bibliothèque de la Faculté des Sciences à l’Université de Genève qui vient d’être rénovée avec les promesses des espaces du 21ième siècle.
Vous serez conviés ensuite à un autre projet ambitieux, celui de la translittératie, qui interpelle les bibliothécaires et les autres disciplines autour du développement des littératies (lecture, écriture, technologies, etc.) dans une perspective transversale. Enfin, lancés dans l’aventure du livre numé-rique, deux projets, l’un en ville et l’autre en région, sont racontés et partagés avec la communauté. Bonne lecture !