Mot de présentation, Volume 39, numéro 1

La CBPQ

Sommaire volume 39, numéro 1

Volume 39, numéro 1

[ Mot de présentation ]

par Jean-François Barbe
barbejf@videotron.ca
Rédacteur en chef

Oui, l’aventure a été belle

Est-il possible de trouver des bibliothèques encore plus dégarnies que celles que l’on trouve dans le milieu scolaire? Oui, c’est possible. C’est ce que montre en nos pages Roger Charland. Lisez-le bien. Car que dit Roger Charland? Que le pouvoir d’achat de sa bibliothèque collégiale équivaut à 600 livres par année ou à 0,4 livre par étudiant. Oui, 0,4 livre par année, par étudiant. Mais il est vrai que cette bibliothèque se situe hors des yeux et de la vue des faiseurs d’opinions qui habitent les beaux quartiers de Montréal et de sa banlieue! Cette situation est proprement scandaleuse, car elle met en péril l’avenir de nos jeunes qui n’ont pas tous la possibilité de s’approvisionner à la Grande Bibliothèque.

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Après quatre ans à la barre d’Argus, il est maintenant temps de tirer ma révérence. Marie D. Martel et Vincent Chapdelaine, tous deux de la Ville de Montréal, prendront le relais à compter du numéro d’automne. Ils donneront alors une autre dimension à cette revue que j’ai beaucoup aimée.

Je tiens à remercier, du fond du cœur, les collaborateurs et les artisans de la première heure, soit les Guy Desjardins, Dominique Lapierre, Olivier Le Deuff, Isabelle Lorrain et Denis Thibault, ainsi que les Frédéric Champoux, Richard Coveney, Stéphanie A. Grenier, Marie D. Martel et Tristan Müller qui se sont joints, un peu plus tard, à cette solide équipe. Avoir contribué à l’expression de ces talents a constitué ma plus grande source de satisfaction.

Un merci tout particulier à Véronique Parenteau, ma complice de plus de dix ans en édition. Merci à Linda Patry et à Aminata Keita, responsables de la section des comptes-rendus. Merci à Mance Lanctôt qui a imaginé de belles, de si belles couvertures. Merci à Manon André qui a accompli avec style la refonte graphique de la revue.

Au final, je crois que notre équipe aura réussi à enrichir la mémoire du monde québécois de la documentation ainsi qu’à mieux mettre en évidence notre milieu, ses rêves et ses idéaux. Ce qui est la mission même d’Argus, comme l’a si bien dit Gaston Bernier dans le livre Bibliothécaire : passeur de savoirs (Carte Blanche, 2009).
Oui, nous avons réussi.

Et l’aventure a été belle. Oh oui! Elle a été belle. Merci, merci à vous, mes chers camarades.

Finalement, mes salutations aux enfants de l’École du Phare qui ont créé de très jolies cartes — dont certaines ont été reproduites dans ces pages! — afin de financer une bibliothèque scolaire qui n’avait de « bibliothèque » que le nom.

Tant que cela durera, chers lecteurs, tant qu’un jeune de 16 à 25 ans sur trois sera incapable de lire un texte comme celui-ci, tant qu’un garçon sur trois décrochera du système scolaire, ayons la rage au cœur. Et refusons l’endormissement, la complaisance et l’insignifiance. Vivement, retroussons-nous les manches. De grands chantiers sont devant nous. Au Québec, terre d’un peuple corseté de toutes parts mais toujours capable de grandes choses.