Mémoire présenté au Conseil de la Radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) par la CBPQ
Mémoire présenté au CRTC
Mémoire présenté au Conseil de la Radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) par la Corporation des bibliothécaires professionnels du Québec (C.B.P.Q.)
Consultation 1994-130, Janvier 1995
Table des matières
Sommaire
Présentation de la Corporation des bibliothécaires professionnels du Québec
Introduction
Partie I : Enjeux de l’autoroute de l’information
Partie II : Principes d’une politique nationale d’information
Partie III : Le bibliothécaire : un intervenant de premier plan
Conclusion
Recommandations
Personnes ayant collaboré à la préparation de ce mémoire
Notes
Sommaire
La Corporation des bibliothécaires professionnels du Québec, au nom de ses 850 membres, présente ici, sa position et son avis sur la problématique de l’autoroute de l’information.
La C.B.P.Q. considère le citoyen-utilisateur être au centre du débat sur l’autoroute de l’information. L’objectif est de lui permettre de mieux s’intégrer dans la société du savoir et par conséquent devenir plus productif. C’est pour lui que se bâtit cette autoroute dont l’accessibilité généralisée et une certaine gratuité sont essentielles tout autant que le contenu qui y circulera.
Une véritable politique nationale de l’information doit être adoptée avec comme principes :
- L’État a la responsabilité en matière de développement de contenus canadiens d’intérêt public dans les deux langues officielles;
- Voir à construire une infrastructure qui rejoigne l’ensemble de la population canadienne au delà des frontières régionales;
- Susciter un meilleur partenariat des secteurs privé et public au niveau de l’accès et de la diffusion de l’information;
- Favoriser une compatibilité des systèmes et la normalisation des interfaces utilisées.
L’utilisation de l’autoroute est un long processus social qui exige une intégration dans les habitudes. Pour ce faire une campagne d’information et de sensibilisation du public est une des priorités à entreprendre. La C.B.P.Q. et les bibliothécaires offrent leur support dans cette campagne par l’intermédiaire des portes d’entrée des bibliothèques. C’est d’abord par le réseau public que le citoyen découvrira l’autoroute de l’information, et la bibliothèque est le lieu tout désigné comme centre d’initiation à l’utilisation de ces services. Le bibliothécaire est depuis toujours l’intermédiaire entre l’utilisateur et l’accès à l’information. Il est familier avec les premières phases de l’autoroute tel Internet, et peut donc assurer la transition tout en développant de nouveaux outils de traitement des données. C’est lui encore qui va former et éduquer le citoyen à une culture de réseaux. Son rôle devient de plus en plus central dans le processus de normalisation et d’organisation des contenus et il entend bien être mis à contribution dans l’édification de l’autoroute.
En conclusion, 14 recommandations sont apportées.
Présentation de la Corporation des bibliothécaires professionnels du Québec
C’est le 30 mai 1969 que la profession de bibliothécaire est reconnue officiellement par une loi du gouvernement du Québec constituant la Corporation des bibliothécaires professionnels du Québec (L.Q., 1969, c. 105). La C.B.P.Q. est le seul organisme représentant exclusivement la profession de bibliothécaire au Canada. Seuls ses membres sont autorisés à porter le titre de « bibliothécaire professionnel ». Depuis sa fondation, la C.B.P.Q. a toujours été à l’écoute des tendances et des changements (technologiques et autres) dans le domaine de l’information. Une de ses fonctions principales est le développement de nouvelles habiletés des bibliothécaires, afin d’assurer la qualité de leurs services. Pour ce faire, la C.B.P.Q. privilégie l’outil de la formation continue. Grâce à cette formation, la C.B.P.Q. assiste les professionnels de l’information pour occuper des postes stratégiques aussi bien dans les entreprises que dans les organismes publics.
Objectifs
Plus particulièrement, la C.B.P.Q. poursuit quatre objectifs fondamentaux:
- développer les services de bibliothèques et centres de documentation;
- établir des normes de compétence pour ses membres et veiller au respect de ces normes, ceci afin d’améliorer la qualité des services d’information offerts par les bibliothécaires à leurs diverses clientèles;
- encourager et stimuler l’étude et la recherche en bibliothéconomie;
- promouvoir, développer et protéger les intérêts professionnels et le bien-être de ses membres.
Cet organisme professionnel compte actuellement plus de 800 membres à travers le Québec et le Canada. Leur formation comprend, outre un diplôme de premier cycle en diverses disciplines, une maîtrise en bibliothéconomie et sciences de l’information ainsi que, fréquemment, une formation complémentaire en administration ou dans un domaine de spécialisation. Ses membres occupent aussi bien des postes de direction que de consultation. 30 % d’entre eux travaillent dans des bibliothèques publiques sur l’ensemble du réseau québécois (il y a près de 1000 bibliothèques). Un autre pourcentage (20 %) oeuvrent en milieu universitaire. On peut ajouter à ceux-ci les bibliothécaires professionnels qui travaillent dans les autres secteurs publics, tels l’enseignement – du primaire au collégial -, les agences et ministères fédéraux et provinciaux ou les hôpitaux. On en retrouve également de plus en plus dans l’entreprise privée.
La C.B.P.Q. n’évolue évidemment pas dans une sphère distincte de la société et elle se doit de comprendre et de participer à l’évolution du monde dans lequel elle gravite. Ainsi, la C.B.P.Q., par la représentativité de ses membres, participe depuis longtemps aux débats publics qui ont pour rôle de façonner l’avenir du pays, que ce soit pour le développement économique ou technologique autant que sur les enjeux socio-politiques.
À ce titre, elle a présenté un mémoire en décembre 1992 à l’occasion du « Sommet national sur une politique en matière d’information » qui s’est tenu à Ottawa. Ce sommet était, rappelons-le, organisé par l’Association pour l’avancement des sciences et des techniques de la documentation ainsi que par la Canadian Library Association. Dans son mémoire, la Corporation évoquait déjà certains points qui seront repris dans le présent texte.
La C.B.P.Q. suit donc avec très grand intérêt les débats et discussions entourant l’autoroute de l’information et ce, depuis ses premiers balbutiements. La Corporation juge en effet qu’il s’agit là d’un dossier vital et essentiel, dont les tenants et aboutissants concernent sa raison d’être. Elle est ainsi membre institutionnel de CANARIE inc. (réseau canadien pour l’avancement de la recherche, de l’industrie et de l’enseignement). Elle a aussi été sollicitée pour collaborer avec le Groupe de référence sur l’apprentissage et la formation du Conseil consultatif de l’autoroute de l’information.
Enfin, tel que l’indique son mandat, la C.B.P.Q. offre des sessions de formation continue destinées aux professionnels appelés à jouer un rôle principal sur l’autoroute de l’information (exemple : comment naviguer sur Internet). Les nouvelles technologies exigent une mise à jour continue des connaissances pour leur utilisation quotidienne. Ce domaine étant en évolution constante et rapide, la C.B.P.Q. aide à fournir aux bibliothécaires les outils qu’il faut maîtriser et la compétence nécessaire pour pouvoir oeuvrer sur l’autoroute de l’information.
Introduction
De tout temps, l’information a été vitale aux êtres humains. Que ce soit pour la chasse ou l’agriculture au début de l’humanité ou alors, par la suite, comme source de justice puis de liberté et de démocratie. L’information, ne l’oublions pas, a été d’une importance capitale dans l’histoire du monde pour conduire pays et citoyens vers une meilleure connaissance des autres et de l’environnement. Par information, nous entendons au sens large « l’ensemble des données organisées et stockées sur un support quelconque (papier, film, bande magnétique, etc.). » L’information peut donc être lue, visionnée, entendue… elle est même devenue multimédia grâce à la convergence de divers supports de communication, ordinateur en tête.
Autoroute de l’information
Aujourd’hui, l’information est également un produit: le savoir circule et s’échange, contre de l’argent, contre des marchandises. Ce n’est pas véritablement nouveau mais de produit artisanal, l’information est devenue un produit industriel, stratégique, susceptible d’être consommé par une multitude de citoyens ou de regroupements puisque celle-là est maintenant accessible par réseaux interreliés électroniquement, au-delà des frontières physiques et temporelles. C’est pourquoi, parmi l’ensemble des désignations de ces réseaux, notre choix se porte, à l’instar du CRTC, sur l’appellation autoroute de l’information. Cette expression, en effet, permet de mettre l’accent sur le but ultime de cette autoroute, à savoir l’information c’est-à-dire le contenu et sa structure (par exemple, l’architecture des banques de données) et non les moyens ou la technique utilisée comme le laisse présager le terme d' »autoroute électronique ». Nous n’aborderons donc pas ici les questions touchant l’infrastructure de l’autoroute, à savoir la fibre optique, la câblodistribution ou la téléphonie. Quels que soient le ou les moyens employés, il faut que l’information, sa substance, soit accessible. Il est clair toutefois pour nous qu’une information non traitée ou non accédée n’a aucune valeur en soi; elle ne devient importante que lorsqu’il y a interaction entre l’utilisateur et celle-ci.
Utilisateur
Nous parlons ainsi justement d’utilisateur et non de « consommateur ». La mise en place de l’autoroute vise ultimement à ce que l’ensemble des citoyens et des entreprises utilisent cette technologie afin d’accéder à l’information désirée. La notion de « consommateur » (de biens, de services, de loisirs) fait référence à un cadre strictement économique alors que l’autoroute est d’abord et avant tout un objet social qui englobe beaucoup plus que la seule dimension d’économie. Nous aurons d’ailleurs l’occasion de revenir sur cette question un peu plus loin dans notre texte (deuxième partie). Le citoyen utilisateur doit être et demeurer le centre d’intérêt des constructeurs d’autoroute. C’est pour lui et autour de lui que les réseaux d’information doivent être bâtis.
Internet
Par ailleurs, l’autoroute de l’information est en devenir, elle se construit petit à petit. Alors que les projets UBI de Vidéotron et SIRIUS du groupe Stentor sont en cours de réalisation, un embryon de cette autoroute existe déjà. Il s’agit d’Internet. En fait, Internet est un gigantesque réseau qui reliait, l’automne dernier, plus de 20 000 réseaux à travers le monde et ce nombre augmente de 10 % par mois. Certaines sources parlent de 4 à 6 millions d’ordinateurs reliés en permanence à Internet, d’autres vont dans leurs estimations jusqu’à 10 ou 15 millions (1).
L’importance grandissante que prend le réseau Internet le qualifie amplement comme la fondation de l’autoroute canadienne de l’information. Par conséquent, les bibliothécaires sont déjà impliqués dans l’autoroute de l’information puisqu’ils y circulent eux-mêmes et aident leurs utilisateurs à y accéder depuis quelques années. Il s’agit là d’une réalité incontournable. A titre d’exemple, on a qu’à penser aux nombreux catalogues de bibliothèques à travers le monde maintenant accessibles par Internet. Un usager a accès à des millions de références à divers documents, parfois même au texte complet de certaines publications que l’on peut télédécharger sur son micro-ordinateur. Les bibliothécaires sont là pour aider l’usager à tirer profit de cette masse d’informations disponibles sur ce super-réseau. Autre exemple: le développement des collections dans les bibliothèques est également en train de se modifier avec l’existence de périodiques électroniques sur Internet dont il n’existe aucune version papier. Cette réalité électronique fait partie intégrante du quotidien de notre profession.
Nous venons de poser brièvement quelques balises qui serviront de cadre au présent document. Penchons-nous maintenant de près sur les enjeux de cette autoroute, notamment sur les rôles et responsabilités du gouvernement en la matière.
Partie I : Enjeux de l’autoroute de l’information
L’autoroute de l’information possède de nombreuses ramifications et a plusieurs incidences sur divers aspects de la vie sociale. Qu’il nous soit permis ici de pointer les enjeux qui nous semblent fondamentaux et sur lesquels le gouvernement fédéral devrait prendre position et établir un plan d’actions.
Le savoir
La venue de l’autoroute de l’information nous fait réaliser à quel point nous sommes entrés de plain-pied dans l’ère de l’information, du savoir et de la connaissance. Il faut réaliser que tous les secteurs de la société – et en particulier les entreprises – tentent de se repositionner et d’être plus compétitifs avec l’ouverture et la mondialisation des marchés. Ceci a certainement pour effet d’accélérer les changements que nous traversons actuellement. Le passage de la société industrielle à cette nouvelle ère ne se fait cependant pas sans heurt. Notre société est de moins en moins fondée sur la production, la distribution et la consommation de masse. Il est normal qu’une période de transition soit nécessaire. Toutefois, il ne faut pas perdre de vue que le savoir n’est valable que lorsqu’il y a activité intellectuelle qui consiste à lier diverses connaissances entre elles. Autrement dit, une personne qui veut s’intégrer à cette nouvelle société, en faire partie et s’épanouir à l’intérieur de celle-ci, doit être capable d’opérer des liens dans la multitude des données multimédias qui l’assaillent de toute part.
Le savoir, la ressource clé de notre époque, repose donc sur une activité intellectuelle qui va bien plus loin que de simplement accéder à de l’information même si celle-ci se retrouve en grande quantité sur une autoroute. L’objectif, le but ultime de la construction de l’autoroute de l’information devrait justement faire en sorte que les citoyens soient mieux informés c’est-à-dire dotés d’un savoir plus important qui leur permettra de devenir des décideurs et aussi de développer chez eux une plus grande autonomie par rapport aux services offerts. Le pouvoir dépendra donc de plus en plus de la connaissance.
Emploi
Il faut alors prévoir que les nouveaux emplois issus de cette société du savoir requièreront des compétences très pointues. Si on se fie à ce que l’on observe autour de nous, cette restructuration de la société fait malheureusement de plus en plus de victimes dont les premières sont celles qui occupent des postes sans qualifications particulières. Une démocratie basée sur le savoir doit absolument se préoccuper de préparer les gens pour leur permettre notamment de décrocher un emploi. Or, le fort taux d’analphabétisme constaté au Canada, jumelé avec le fléau du décrochage scolaire, sont des problèmes qui ne peuvent être écartés en marge du discours sur l’autoroute. Pour pouvoir s’enrichir d’un savoir, l’utilisateur doit posséder sa langue afin de pouvoir lire, créer et retrouver également des informations. Il faut désormais apprendre à lire, à compter et à s’informer. On doit révéler aux gens, et aux jeunes en particulier, l’importance de l’information, leur donner le goût de s’informer et leur donner les moyens d’y parvenir. Cet apprentissage est un instrument essentiel pour acquérir d’autres connaissances. Il ne faut pas se contenter d’offrir de l’information sur une autoroute; il faut, au préalable, que l’on soit en mesure de décoder l’information qui y circule. Sinon, on se retrouve avec une société fonctionnant à deux vitesses où sont écartés certains moins bien nantis que d’autres (« information rich » et « information poor »). Or, avoir accès à l’information la plus complète possible et le plus rapidement possible (juste à temps) devient synonyme de réussite sociale.
Le gouvernement, les ministères provinciaux de l’éducation, les écoles mais aussi les bibliothèques publiques et scolaires ont la responsabilité de faire diminuer l’analphabétisme au pays. En ne s’attaquant pas à ce problème, il est certain que cela aura des répercussions sur la société dans son ensemble, ne serait-ce qu’en termes de productivité. Des gens analphabètes dans une société basée sur les connaissances ne peuvent être en effet que contre-productifs.
Concurrence
Les enjeux liés à l’ouverture de l’autoroute portent sur les impacts économiques, sociaux et culturels. Ainsi, un des grands défis actuels est d’ouvrir les autoroutes de l’information au grand public et aux PME.
En effet, nous vivons aujourd’hui dans une société où l’accès aux autoroutes est fondé sur l’inégalité absolue. On assiste, en cette fin de siècle, à l’émergence d’une nouvelle élite économique de l’information. 300 grandes organisations ont un monopole quasi-absolu sur cet accès. Les PME et le grand public sont absents de cet univers secret des grandes capacités.(2)
La définition technique de l’autoroute mène directement au cœur d’une problématique d’accès à l’information. Le rôle du gouvernement est donc de s’assurer que les réseaux soient interconnectés. L’autoroute deviendra en effet un centre de pouvoir qui cumulera les pouvoirs de tous les utilisateurs. Une telle concentration de pouvoir dans les mains d’une seule entreprise constituerait un danger pour la démocratie. Voilà pourquoi il nous semble que la concurrence est indispensable sur les autoroutes de l’information.
Il faut aussi se demander quelle sera la culture dominante des réseaux. La place du français y sera-t-elle accessoire? On constate sur Internet la prédominance de l’anglais. Devra-t-on se contenter de traductions?
Contenu
Nous avons fait valoir plus tôt que c’est avant tout le contenu qui nous intéressait et qui concerne au premier chef le citoyen-utilisateur. Mais quel contenu? A ce sujet, un sondage publié en octobre 1994 dans la revue américaine Macworld (3), nous apprend pourquoi 600 consommateurs navigueraient sur l’autoroute de l’information: 47 % ont répondu que ce serait pour la recherche de livres de référence; 38 % pour l’éducation à distance et 38 % pour de l’information scolaire locale; 37 % des répondants sont intéressés à consulter des catalogues de bibliothèques et 30 % d’entre eux veulent obtenir de l’information gouvernementale. On constate que les services commerciaux servant au simple divertissement, comme la vidéo à la demande par exemple, se classent beaucoup plus bas dans le sondage.
Ce qui intéresse prioritairement les utilisateurs éventuels est donc d’avoir accès à de l’information servant à leur enrichissement personnel, à leur implication communautaire et à communiquer (les babillards électroniques et les services d’information interactifs sont également prisés).
Il va de soi que les besoins en information varient selon les clientèles; les services à offrir en première ligne devront donc être adaptés à celles-ci. Cependant, aucune orientation gouvernementale ne se dessine actuellement quant au contenu.
Pour devenir une réalité, l’autoroute doit se trouver un marché vaste, une consommation grand public, c’est-à-dire des usages sociaux, une appropriation sociale. C’est par la socialisation qui transforme les utilisations en habitudes, puis en besoins et attentes et finalement, éventuellement, en exigences d’améliorations, que le processus de constitution d’autoroute atteint le niveau de la régulation par le marché.
Les contenus seront-ils déterminés par une poignée d’entreprises qui exploitent des réseaux ou par chacun des utilisateurs? Quelle sera la place faite à l’expression des diverses minorités? L’autoroute de l’information sera-t-elle un lieu de création et d’enrichissement de la personne ou alors glissera-t-elle dans l’affadissement général de menus pré-programmés?
Si la valeur stratégique de l’information est vraiment reconnue, l’autoroute canadienne sera la voie par excellence sur laquelle chemineront des informations essentielles qui ne devront pas, cependant, se retrouver sur des serveurs étrangers. Le gouvernement canadien devrait identifier des secteurs d’information pour lesquels la constitution de banques d’informations proprement nationales seraient une nécessité (exemple : recensement, le patrimoine juridique, culturel, environnemental). Nous pensons que le gouvernement a définitivement une responsabilité en matière de développement de contenus canadiens d’intérêt public.
Compatibilité
L’État a également une responsabilité quant à la compatibilité des systèmes qui seront mis sur pied et à la normalisation des interfaces. Avec la multitude de normes qui existent en ce moment sur Internet et sur d’autres réseaux, les multiples serveurs d’information, les nombreux protocoles d’accès, on constate que c’est l’anarchie qui règne. Si on veut qu’un véritable flux de communication soit diffusé à travers le pays et de là, à travers le monde, il faudra impérativement instaurer une normalisation dont le but est, ultimement, de faciliter l’accès à tous.
Accès
Promouvoir l’accessibilité généralisée et une certaine gratuité, voilà qui semble relever du voeu pieux à une époque où les déficits budgétaires sont la règle au Canada. Pourtant, plusieurs arguments évoqués plus haut militent en faveur d’un accès minimal gratuit à l’information circulant sur l’autoroute. D’autre part, vouloir procéder absolument à une tarification de tous les services serait accorder à l’information un traitement discriminatoire.
Nous croyons, minimalement, que le gouvernement doive accorder un espace public non commercial (de type « Freenet ») sur l’autoroute de l’information. Cet espace permettrait aux citoyens canadiens de s’informer, par exemple, sur les divers programmes gouvernementaux, sur des questions de santé, d’éducation et donner la possibilité de suivre des sessions de formation continue. D’autres services pourraient être offerts au coût le plus bas possible.
Quant aux modalités d’accès, on peut affirmer que les bibliothèques publiques demeurent les lieux privilégiés où ces services de base seraient offerts gratuitement. C’est d’ailleurs le rôle qu’elles remplissent en ce moment: c’est dans les bibliothèques que l’on a accès sans coût à de l’information diversifiée, sur divers supports.
Il est essentiel de créer et de favoriser une infrastructure qui permette de rejoindre l’ensemble de la population canadienne et de l’affranchir des limites territoriales régionales.
Le développement d’un marché boursier informatisé, la télémédecine et l’éducation à distance créeront des occasions d’affaires et accroîtront les services en régions. C’est de la responsabilité du gouvernement de voir à une répartition équitable des services sur l’ensemble du territoire canadien.
Dans la situation actuelle, il faut convenir que la définition retenue de l’autoroute est associée à Internet: donc qui dit lien avec l’Internet dit accès à l’autoroute. Cependant, les moyens de connexion à l’Internet sont pour le moment limités aux grandes régions et au milieu universitaire. De plus, il existe des frais de service interurbain pour les régions en périphérie des grands centres.
Il faut préconiser comme première étape une formule de collaboration avec les entreprises de télécommunications afin d’accorder des tarifs préférentiels, voire même soutenir financièrement les services de télécommunications pour les établissements comme les bibliothèques publiques et les écoles. Aux États-Unis, « The National Public Telecommunications Act » (S.2195) présenté le 15 juin dernier au Sénat américain, propose de réserver jusqu’à 20 % de capacité des réseaux de télécommunications pour utilisation gratuite par les organismes à but non lucratif et institutions publiques (écoles, bibliothèques, etc.). Mentionnons au passage que le 26e congrès annuel de la C.B.P.Q., qui se tiendra à Rivière-du-Loup en mai 1995, portera sur l’autoroute et les régions.
Sensibilisation
Il va de soi que la mise en place de l’autoroute de l’information doit être accompagnée d’une formidable campagne de sensibilisation auprès du grand public et d’un véritable débat de société. Jusqu’à présent, ce sont en effet les milieux de l’entreprise et universitaire qui suivent de près les débats en cours. Pour la population, le débat se situe à un autre niveau, soit celui de lui expliquer concrètement les enjeux ainsi que les possibilités multiples qui lui seront offertes par le réseau de l’information. À cet effet, plusieurs associations et organismes professionnels, dont la C.B.P.Q., sont prêts à collaborer à cet effort. Cette campagne pourrait être implantée notamment dans les bibliothèques (publiques et autres), ce qui permettrait de rejoindre l’ensemble des citoyens, de faire connaître l’évolution du dossier ainsi que de mesurer les répercussions sur le mode de vie des Canadiens.
Initiation
Le gouvernement a pour objectif de mettre en place une autoroute où chacun accède et procède individuellement et directement aux services de son choix (il s’agit là de la phase finale). Mais avant d’en arriver là, il faut absolument familiariser l’utilisateur à l’emploi des services sur l’autoroute et, au préalable, susciter son intérêt. Nous sommes convaincus que les bibliothèques publiques particulièrement, mais aussi les bibliothèques scolaires et universitaires, reliées elles-mêmes en réseaux, peuvent être des portes d’entrée et d’initiation à l’utilisation de ces services pour l’ensemble de la population et ce, grâce à des intermédiaires aguerris: les bibliothécaires (voir à ce sujet le chapitre 3).
Dans une bibliothèque publique, par exemple, le citoyen pourra obtenir l’information nécessaire en matière gouvernementale, de santé, en éducation ou même parfaire ses connaissances et acquérir une formation permanente.
Pour y parvenir, des mesures favorisant le partenariat et la coopération entre le privé (notamment les compagnies de téléphonie, de câblodistribution ou d’informatique) et les organismes publics, comme les bibliothèques, devraient être encouragés par le gouvernement, afin de pourvoir les bibliothèques (surtout publiques et scolaires) en équipement et en logiciels qui leur permettront d’offrir l’accès à l’autoroute de l’information. En proposant leurs riches bases de données déjà constituées et organisées, les bibliothèques, qui sont des composantes d’informations (publiques) importantes sur l’autoroute, pourraient convaincre les compagnies responsables de l’infrastructure technique de coopérer avec elles et de favoriser l’accès à leurs bases. Divers projets pilotes de coopération privé-public pourraient d’ailleurs être développés par des bibliothécaires, ce qui permettrait d’obtenir des fonds de divers programmes pour implanter les infrastructures requises dans leurs établissements.
Dans une deuxième phase, après avoir développé auprès de l’utilisateur un intérêt pour l’usage et une familiarisation à l’autoroute, on pourra passer à l’interaction directe et aussi à une implantation plus vaste et massive, selon l’évolution des besoins observés et celle des services offerts. Si on a pour objectif de faire « consommer » le citoyen, ne doit-il pas d’abord, au préalable, être bien informé pour mieux consommer?
Le gouvernement devra voir à l’établissement d’une véritable politique de développement de l’information. Ce point est si important que nous l’avons développé dans le prochain chapitre (deuxième partie).
Partie II : Principes d’une politique nationale d’information
Il faut comprendre que la problématique de l’autoroute de l’information s’inscrit dans un cadre beaucoup plus large. En effet, l’autoroute est la dernière-née de plusieurs changements technologiques qui ont modifié le paysage informationnel au cours des dernières années. En fait, on ne peut traiter d’autoroute de l’information sans la relier à tous les autres aspects concernant l’information. La C.B.P.Q. fait ainsi valoir depuis longtemps qu’il faut mettre de l’avant une véritable politique nationale en matière du développement de l’information qui engloberait bien sûr l’autoroute. (4)
Ressource stratégique
Pourquoi une telle politique? Parce qu’il faut reconnaître l’information comme ressource distincte et stratégique, comme un élément à maîtriser, à développer. La négliger serait accepter de compromettre son identité culturelle et son niveau de développement économique. Car d’autres acteurs – étrangers – viendront éventuellement occuper l’espace que les Canadiens auront peut-être délaissé. C’est ainsi qu’un jour, pour vérifier un élément de leur jurisprudence, les Canadiens devront peut-être contacter une banque de données américaine ou japonaise qui les informera sur un élément essentiel de la société canadienne, avec sa propre manière de faire et moyennant paiement. Pour qu’une nation existe, il faut qu’elle exerce une certaine maîtrise sur les données qui la concerne.
Il y a déjà des politiques relatives à l’information au Canada (sur l’accès aux documents gouvernementaux, la sécurité nationale, la protection de la vie privée, etc.). Nous croyons cependant qu’il faudrait ajouter une pierre à l’édifice en envisageant la question sous l’angle du développement de l’information, que ce soit sous l’aspect de sa croissance « industrielle » ou d’une accessibilité renouvelée à l’information gouvernementale, en fonction des nouvelles technologies de diffusion.
Citoyen
Ainsi, une politique de l’information devrait particulièrement poursuivre ces objectifs et principes puisque, notamment, ceux-ci facilitent le libre jeu des acteurs sociaux en présence:
- faire en sorte que l’information soit au service des citoyens, qui, comme nous l’avons déjà évoqué, devrait être le centre des préoccupations de tous les intervenants, organismes et individus, impliqués dans l’édification de l’autoroute;
- accessibilité la plus large possible à l’information produite parles gouvernements et leurs agences, par les organismes publics autonomes, les corporations privées sans but lucratif mais bénéficiant de subventions publiques.
Ce type d’information doit être aisément accessible (via un réseau de type « FreeNet ») pour les citoyens et les personnes morales, à condition de respecter la vie privée et dans des limites raisonnables et justifiables d’une société démocratique. Il nous apparaît fondamental que les informations gouvernementales puissent au moins être accessibles sans peine pour les secteurs publics de la santé et de l’éducation de même que pour les bibliothèques.
De plus, les contenus ne devront pas être créés en anglais et traduits en français, mais conçus dans les deux langues;
Contenu
- l’utilisation de l’information nominative produite par des organisations privées doit être conforme aux libertés fondamentales (respect de la vie privée, liberté) et rencontrer certaines normes reliées à chacune des étapes de traitement de l’information (collecte, élaboration, modification, conservation, destruction);
- le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux ont le droit de colliger des informations, de les traiter pour produire d’autres informations et, éventuellement, de les vendre (sauf, évidemment, les informations nominatives);
- les gouvernements ont le devoir de produire et de diffuser, seuls ou conjointement avec l’industrie privée, des informations essentielles sur la société canadienne;
- augmenter le contenu canadien des banques d’information et développer une industrie canadienne de l’information afin de maintenir autant l’intégrité culturelle du pays que son niveau de développement économique;
- les entreprises doivent avoir accès à l’information produite par les gouvernements;
Partenariat
- susciter un meilleur partenariat des secteurs privé et public au niveau de l’accès et de la diffusion de l’information.
De quelle manière? En accordant d’abord une plus grande place au secteur privé dans la cueillette, le traitement et la diffusion de l’information gouvernementale; en faisant en sorte que les entreprises aient accès à l’information produite par les gouvernements et que ces derniers annoncent à l’avance leurs projets en information de sorte que des entreprises privées puissent réagir et proposer leurs services. Avec ces quelques lignes directrices, nous croyons qu’il est possible d’atteindre un équilibre optimal entre l’intérêt public et les intérêts commerciaux.
La constitution d’une autoroute de l’information est devenue essentielle. Il revient maintenant au gouvernement de développer une vision des grands principes d’une telle politique de développement.
Partie III : Le bibliothécaire: un intervenant de premier plan
De tout temps, les bibliothécaires ont donné à l’information sa pleine valeur. Ce sont eux qui en assument le repérage, le traitement, l’analyse et la diffusion, peu importe le support utilisé (imprimé, audiovisuel, informatique…). Tout ce travail est réalisé en réponse aux besoins particuliers du public, de l’État ou de l’entreprise. Les bibliothécaires sont donc des professionnels habitués de longue date aux rouages de l’information. Dans ce sens, l’autoroute de l’information n’est qu’une nouvelle forme d’accès aux connaissances, au savoir. Il est par conséquent tout à fait normal et logique que ces professionnels interviennent pour aider l’utilisateur à cheminer sur ces nouvelles voies de l’information.
Organisation
La formation de base d’un bibliothécaire le prépare très bien et de mieux en mieux aux nouvelles technologies de communication et aux nouvelles procédures qui en découlent. Cette formation le propulse comme le normalisateur tout désigné du contenu disponible sur l’autoroute et l’organisateur de cette information. N’oublions pas que la masse de données accessibles via l’Internet, par exemple, est très peu organisée voire anarchique. Il y a tout lieu de travailler à créer des protocoles d’accès, des catalogues et des index. De plus, il devra être impliqué dans la définition de l’architecture des bases de données circulant sur l’autoroute.
Les professionnels de l’information, dont les bibliothécaires, sont bien conscients de l’importance de l’information et des mutations actuelles. Ouverts sur le monde (ils suivent de près ce qui se fait notamment aux États-Unis ou en Europe), ils connaissent la révolution en cours et sont fort intéressés à s’adapter en conséquence. Mais, concrètement, ils auraient davantage besoin d’instruments pour initier les utilisateurs aux nouvelles technologies de communication. Ils ont d’ailleurs, eux aussi, besoin d’apprendre à maîtriser ces dernières.
La formation continue est donc devenue, plus que jamais, une donnée essentielle pour le maintien et l’amélioration de la qualité des services. A cet égard, la C.B.P.Q. joue un rôle important en organisant des activités de formation sur l’utilisation de l’autoroute et sa complexité. Ces activités sont d’ailleurs de plus en plus décentralisées afin de rejoindre tous les professionnels, y compris ceux oeuvrant en région. Les bibliothécaires se passionnent pour la question de l’autoroute de l’information, comme en témoigne la participation record des membres de la C.B.P.Q. à ses deux derniers congrès ainsi qu’à ses journées de formation continue consacrées au sujet. Mais ces sessions à elles seules ne peuvent suffire à répondre aux besoins urgents de l’ensemble des bibliothécaires.
Éducation
Si le bibliothécaire était auparavant l’intermédiaire en matière d’accès à l’information, il va devenir de plus en plus celui qui forme et éduque à penser dans une optique de réseaux. Ce rôle d’intermédiaire est actuellement essentiel mais il se modifiera au fur et à mesure que l’utilisateur sera familier avec les nouveaux systèmes d’information.
On voit de plus en plus des bibliothécaires de référence disponibles pour l’usager, soit par téléphone ou par courrier électronique. Ils naviguent sur l’autoroute et aident l’usager à repérer l’information optimale désirée.
Pour répondre à ces nouveaux rôles, le soutien de formation est essentiel, tel que l’appui des employeurs et du gouvernement à favoriser la participation des bibliothécaires à cette formation.
Formation continue
La C.B.P.Q. se veut le maître-d’oeuvre en matière d’éducation des bibliothécaires, de concert avec les écoles de bibliothéconomie ainsi que le milieu professionnel. Toutefois, sans la coopération des intervenants (les employeurs) permettant aux bibliothécaires de participer aux activités professionnelles de formation, l’utilité d’implanter une autoroute sans modalités d’utilisation est à toute fin pratique nulle. Les divers paliers de gouvernement auront tout intérêt à participer à l’élaboration de l’autoroute et de la faire passer par chez eux, tant par le contenu (détails sur les services gouvernementaux comme outil pour se faire connaître par les citoyens) que par l’expertise d’utilisation de leurs professionnels.
Pour le bibliothécaire, la venue de l’autoroute ne change pas en soi l’essence même de son travail. Ce qui change par contre aujourd’hui, c’est la complexité du système ainsi que les moyens d’accès.
Transition
C’est donc lui qui peut assurer la transition que nous vivons car il a toujours été au centre de l’information. Il contrôle la transition car il la médiatise.
Le bibliothécaire devient un concepteur de nouveaux outils de traitement et de repérage de l’information. Il procède ainsi à la réalisation d’un produit à valeur ajoutée. Mais c’est le même travail qu’auparavant avec seulement de nouveaux paramètres.
La profession de bibliothécaire n’est pas statique; elle a constamment cherché à s’adapter à l’évolution sociale, technologique et culturelle. Et c’est justement cette habitude et ses connaissances qui font de lui un acteur majeur sur l’autoroute.
La C.B.P.Q. est en cours de révision de son code de déontologie au chapitre de l’ouverture aux nouvelles technologies et de leurs incidences sur le comportement professionnel. Il s’agit pour elle d’un engagement de la profession envers la population en général, de par son rôle de facilitateur d’accès à l’information pour tous et sans discrimination.
Conclusion
À la lumière de ce qui précède, nous affirmons que ce sont les personnes, la population, le grand public en général qui doivent sortir gagnants de la constitution d’une autoroute de l’information.
L’information disponible sur cette autoroute devra être accessible facilement, avec des systèmes conviviaux, au coût le plus faible possible (gratuitement pour l’information de type publique).
Les bibliothécaires ainsi que les institutions (bibliothèques publiques, universitaires, scolaires) consolideront aussi leur rôle d’intermédiaires entre le citoyen et la masse d’informations contenues sur l’autoroute.
Il faut permettre aux citoyens de ce pays d’acquérir et de développer le goût de s’informer mais aussi et surtout lui fournir tous les moyens possibles pour qu’ils puissent profiter pleinement des richesses informationnelles de l’autoroute. La C.B.P.Q. offre sa pleine collaboration au CRTC et au gouvernement sur ce dossier capital pour l’avenir du peuple canadien.
Recommandations
Nous terminons en formulant plusieurs recommandations qui devraient guider le gouvernement dans sa démarche pour établir des politiques relatives à l’autoroute de l’information.
- Créer une autoroute transcanadienne de l’information à laquelle se grefferont les réseaux existants, tel Internet, de même que les réseaux locaux, régionaux et privés;
- créer et favoriser une infrastructure qui permette de rejoindre l’ensemble de la population canadienne et de l’affranchir des limites territoriales régionales;
- entreprendre une vaste campagne nationale d’information sur les enjeux de l’autoroute visant le grand public;
- mettre sur pied une véritable politique nationale de développement de l’information;
- prendre des mesures législatives ou des ententes pour permettre un soutien au niveau des frais de télécommunications et du matériel de support pour les organismes publics (éducation, santé, bibliothèques);
- favoriser des projets de partenariat entre l’entreprise privée (câblodistribution, téléphonie) et les bibliothèques afin de mettre à contribution l’expertise de chacun;
- encourager la création de réseaux documentaires et la concertation des ressources, notamment en privilégiant la mise en commun des ressources des bibliothèques publiques et celles des bibliothèques scolaires afin de les rendre accessibles sur l’autoroute, dans le but qu’elles bénéficient à l’ensemble de la population;
- soutenir financièrement les bibliothèques publiques et scolaires dans l’acquisition d’équipements informatiques adaptés aux technologies des communications et des multimédias;
- soutenir les bibliothèques par des fonds, bourses, etc., pour la formation continue des bibliothécaires en matière d’autoroute de l’information;
- mettre à contribution les bibliothécaires et les bibliothèques publiques, universitaires et scolaires à titre d’intermédiaires essentiels au niveau de l’accès à l’information en général, y compris sur l’autoroute;
- utiliser et appuyer le rôle des bibliothécaires dans la promotion et la formation des usagers à l’utilisation des multiples ressources disponibles sur l’autoroute de l’information;
- impliquer les bibliothécaires dans la formulation et le développement de normes et de standards dans la création d’informations devant prendre place sur l’autoroute, afin de faciliter au maximum, pour l’utilisateur, l’accès à ces informations;
- accroître le rôle des bibliothécaires au niveau de la gestion de l’information;
- impliquer les bibliothécaires dans la définition des architectures des bases de données circulant sur l’autoroute.
Personnes ayant collaboré à la préparation de ce rapport
- Patrick Delobel, consultant en documentation
- Marielle Dionne-Cartier, directrice services à la clientèle, DRA Information
- Régine Horinstein, directrice générale, corporation des bibliothécaires professionnels du Québec
- Jacqueline Labelle, responsable de l’organisation et du contrôle des biens culturelles, C.R.S.B.P. de la Montérégie
- Monique St-Jean, directrice de la bibliothèque et de l’audio-visuel, Institut Armand-Frappier
- Pierre-Léonard Harvey, directeur du module de communication, Université du Québec à Montréal
Rédaction du document: Patrick Delobel
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Notes
- Chiffres tirés de Picard, François. « Internet: premier tronçon de l’autoroute de l’information ». Atout micro, vol. 8, no 3 (novembre 1994), pp. 19-24.
- Rens, J.-G. et F.-P. Le Scouarnec. Ouvrir les autoroutes de l’information à tous les Canadiens. Document présenté à la Chambre des Communes devant le Comité permanent du patrimoine canadien, 16 juin 1994. 13 p.
- Les résultats de ce sondage sont présentés dans Piller, Charles. « Dreamnet ». MacWorld, October 1994, pp. 96-105.
- Ce qui suit s’inspire du Mémoire de la Corporation des bibliothécaires professionnels du Québec à l’occasion du Sommet national sur une politique en matière d’information « Nouveaux enjeux! Nouvelles données! », Montréal, C.B.P.Q., juin 1992. 17 p.